Réchauffement climatique : comment les entreprises vont s'adapter
- Nelly Lambert
- 8 janv.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 janv.
Météo France a confirmé le 10 décembre 2024 le scénario d'une France à + 4°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Ce n’est pas une surprise, mais la nouvelle a le mérite de nous replacer dans des perspectives long-termistes alors que la France n'a, à cette heure, toujours pas de budget pour 2025...

Si ce réchauffement sera davantage marqué dans le sud-est de la France et dans les zones de montagnes, la Loire-Atlantique ou la Vendée ne seront pour autant pas épargnées : elles ne font en effet pas partie du nord-ouest de la France (du nord de la Bretagne jusqu'aux Hauts de France) qui devrait, lui, connaître des conditions plus clémentes.
Comment les entreprises doivent s’adapter au réchauffement climatique
And so what ? L'heure n'est (depuis un moment déjà) plus aux lamentations. Dévoilé en octobre dernier, mais largement resté sous les radars, un troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) établit par l'ancien gouvernement. Il est déjà construit sur les progrès de la connaissance climatique et les acquis de deux premiers plans.
Le premier avait été élaboré à la suite du Grenelle de l’environnement en 2011. Il consistait essentiellement en des travaux de recherche et avait permis d’initier la prise de conscience du monde économique. Quant au deuxième Plan, il avait été adopté en 2018, à l’issue de la COP21. Il avait fixé une première trajectoire de référence (hausse de température de 2°C au niveau mondial) et avait révélé un important besoin d’appropriation des acteurs économiques, « à la fois d’un point de vue des infrastructures (risques), des circuits d’approvisionnement (ressources) et des conditions de travail.
Ce troisième plan comprend 51 mesures qui prennent en compte les résultats du dernier rapport du GIEC ayant identifié les principaux risques du réchauffement climatiques sur les activités humaines et la vie économique.
L’un de ses objectifs réside dans la volonté de créer un « réflexe » de l’adaptation dans tous les pans de la société, et notamment des entreprises.
« Mobiliser tous les secteurs économiques »
« L’absence de prise en compte de ces enjeux par les acteurs économiques les rend vulnérables » souligne d'ailleurs en préambule le PNACC.
Concrètement, l’Etat va accompagner les entreprises via la diffusion d’outils (mesure 41) et un accompagnement technique. Les filières les plus impactées (tourisme, agroalimentaire, industrie de transformation du bois, réseaux de communication) feront l’objet de mesures dédiées. La nécessaire sobriété hydrique rend également nécessaire des mesures spécifiques.
Parmi les actions nouvelles, figure l’obligation progressive pour les entreprises d’élaborer un plan d’adaptation fondé sur des études de vulnérabilité de leur activité au changement climatique.
Rappelons que, de son côté, l’Ademe avait déjà publié en 2021 un recueil pédagogique. Intitulé « Entreprises, comment prendre des décisions pour s’adapter au changement climatique ? », il fournit des outils d’aide à la décision en se basant sur l’expérimentation, au niveau mondial, de six entreprises pionnières.
La limite de l'exercice ? Il s’agit de très grandes entreprises…
De fait, parmi les méthodes testées, une seule est estimée duplicable à tous les secteurs et tailles d’entreprises : la planification par scénarios.
C’est la méthode choisie par le groupe La Poste.


Le groupe a ainsi « élaboré trois scénarios avec l’aide d’un bureau d’études : deux scénarios sous les 2°C combinant rupture technologique, pression réglementaire et changement de la demande sociétale et un scénario au-dessus de 4°C », dans lequel les risques physiques du changement climatique prennent le dessus. « Si ce travail de scénarisation est toujours en cours, de premières pistes se dégagent pour construire la stratégie du groupe dans ces futurs possibles. » Avec un enjeu fort : l’acculturation des dirigeants et des collaborateurs pour que la démarche aboutisse à un succès.
Une plateforme numérique pour agir concrètement
Mais tout le monde n'a pas les ressources d'un groupe comme La Poste... Voici donc un outil qui devrait parler à beaucoup plus d'entreprises.
Une version beta de la Plateforme Mission transition écologique des entreprises est aujourd’hui disponible. Cette plateforme a pour objectif de diriger les entreprises vers les dispositifs d’accompagnement ou d’aides appropriés et les conseiller sur les actions à mettre en œuvre.

Premier constat : la promesse de la simplicité d'accès à l'information est respectée. En rentrant simplement son n° de Siret et en répondant à quelques questions à la fois simples et rapides, l’entreprise est fléchée vers des actions concrètes.
Par exemple :

Si l’on clique sur « Plan d’action d’économies d’énergie » par exemple, on se retrouve avec 20 conseils pour faire baisser sa facture (guide édité par les CCI), l’indication des aides disponibles et la possibilité d’une mise en relation avec un conseiller de son territoire.
Voilà de quoi concrètement passer à l'action, qu'en dites-vous ?
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