top of page
Rechercher

Financement des start-ups : zoom sur les déséquilibres territoriaux

  • Photo du rédacteur: Nelly Lambert
    Nelly Lambert
  • 27 mai
  • 3 min de lecture

Dans une étude qui vient de paraître, Bpifrance réalise une synthèse de son action sur dix ans, en se concentrant sur l’évaluation de son impact économique sur le marché du capital-risque français.


Le campus de start-ups parisien Station F - ©Patrick Tourneboeuf
Le campus de start-ups parisien Station F - ©Patrick Tourneboeuf

On pouvait s’y attendre : le poids de Bpifrance est considérable dans le financement des start-ups. Si un certain nombre de constats dressés dans cette étude publiée le 22 mai ne surprendront pas les acteurs de l’écosystème de l’innovation, l'analyse permet de mettre en lumière le rôle clé pris par la banque publique au fil des années. Et donc pointe aussi la menace qui pèserait si, à l’aune des efforts budgétaires impératifs qui attendent la France, l’investissement de l’État était amené à se réduire…


Un effet structurant indéniable


  • En dix ans, Bpifrance a massivement soutenu les start-ups. Ainsi, en 2013, le marché de capital-risque français, les montants levés par les start-ups françaises s’élevaient à 1 Md€, contre 8,3 Mds€ dix ans plus tard. « Entre 2013 et 2023, Bpifrance a investi directement 4,6 Md€ dans 500 start-ups françaises et souscrit 5,9 Md€ dans près de 180 fonds privés de capital-risque français. Cette stratégie vise à constituer une chaîne de financement qui réponde aux besoins des start-ups à chacune de leurs phases de vies, des premiers pas sur le marché (phase « d’amorçage »), aux phases de “scale-up” », souligne l’étude. 

  • 80 % des start-ups françaises ayant levé des fonds ont été soutenues par Bpifrance l’année de la levée ou en amont, par le biais de ses divers instruments de soutien.

  • L’action publique de Bpifrance a créé un fort effet de levier sur l’offre privée de financement. Ainsi, « les montants injectés (directement ou non) par Bpifrance au capital de start-ups françaises ont représenté entre 4 % et 7 % des montants levés par ces entreprises sur la période récente. Ce poids a globalement diminué sur la dernière décennie, ce qui implique que les sources de financement privé ont cru encore plus rapidement que les financements de Bpifrance.

  • « Les start-ups soutenues par Bpifrance ont des performances similaires à celles des start-ups financées exclusivement par des acteurs privés » relève aussi l’étude.

  • Bpifrance a contribué à l’effort d’innovation des PME françaises : les start-ups investies directement ou non par Bpifrance représentaient 19 % de la créance de Crédit d'impôt recherche des PME, et 28 % de leurs demandes de brevets (alors qu’elles ne représentaient que 0,1 % du nombre de PME et 0,6 % de leur emploi agrégé).

 

 Les déséquilibres territoriaux d’accès aux financements pointés

 

Il est un autre point de l’étude qui ne manquera pas d’intéresser les acteurs de l’écosystème de l’innovation : la dimension géographique de la répartition de l’action de BPI. Il ressort ainsi de l’étude que :

 

  • « Les investissements de Bpifrance sont fortement concentrés en Ile-de-France et de manière plus générale dans quelques grandes agglomérations. Les dix agglomérations les plus représentées totalisant près de 77 % du nombre de primo-investissements et 87 % des montants investis (respectivement 52 % et 65 % pour l’agglomération de Paris). » Dans ce classement, l’agglomération nantaise pointe à la 6e place.


    ©Bpifrance
    ©Bpifrance
  • Le poids de l’Ile de France dans les investissements de Bpifrance varie sensiblement selon le segment de marché : il est relativement faible sur le segment de l’amorçage (41 % du nombre de primo-investissements et 50 % des montants investis) et relativement élevé au sein du « growth capital » (respectivement 62 % et 64 %).

  • Le choix initial de localisation des entrepreneurs reflète en partie leurs ambitions de croissance : les entrepreneurs s’inscrivant très vite dans une logique de conquête du marché national voire de l’export ont a priori intérêt à localiser leur activité en Ile-de-France, afin de bénéficier du développement et de la visibilité de l’écosystème du capital-risque parisien et de la proximité géographique avec des grands donneurs d’ordre (dont le siège social est souvent localisé en Ile-de-France).


©Bpifrance
©Bpifrance

  • Les acteurs de l’écosystème soulignent l’existence d’inégalités géographiques dans l’accès au financement des start-ups : les écosystèmes locaux de financement semblent hétérogènes en termes de développement, de visibilité ou d’intensité de soutien public (d’autres acteurs que Bpifrance pouvant proposer des financements publics, notamment les Conseils régionaux).

  • Enfin, Bpifrance met en avant un phénomène de migration des start-ups vers l’Ile-de-France au fil de leur développement. Un élément important dans le jeu de l’équilibre économique des territoires…

 
 
 

Comments


bottom of page