Immobilier d'entreprise : 2024, annus horribilis à Nantes
- Nelly Lambert
- 31 janv.
- 3 min de lecture
À quoi reconnait-on qu’une communauté est en bonne santé ? Au fait que dans les moments difficiles, ses membres se soudent pour affronter ensemble l’adversité et voir au-delà. C’est ce qui pourrait ressortir de « La fève de l’immo », événement de networking organisé le 30 janvier par le Cina à Nantes.

À quelques heures de la fin officielle de la période des vœux, le Club immobilier Nantes Atlantique, qui compte plus de 380 adhérents, recevait ses membres dans les locaux nantais du cabinet de conseil Onepoint, ancienne ferblanterie réhabilitée par Bati-Nantes. Un lieu entièrement repensé pour accueillir un secteur qui cherche lui aussi à se réinventer alors qu’il connaît une crise majeure : le symbole était bien vu.
Faire le dos rond et se serrer les coudes
« L’immobilier va mal. On voudrait y voir clair » a résumé celui qui fut le premier président du réseau des acteurs de l’immobilier, Jean Delavaud. « Des crises, j’en ai vu beaucoup, à peu près tous les sept ans », a-t-il rappelé, enjoignant les adhérents d’aujourd’hui à ne pas les craindre. Et d’inviter chacun à s’engager dans le collectif :
« Soyez à l’écoute les uns des autres. Tenez bon et demandez aux pouvoirs publics d’être plus près de vous », a-t-il encore suggéré.
Un message d’espoir et de résilience, relayé également par Christine Serra. L’actuelle présidente du Cina, qui transmettra son mandat l’été prochain, est revenue sur les actions du club, notamment le nouvel observatoire dédié aux incidences des travaux du pont Anne de Bretagne sur l’activité économique (commerces et entreprises), qui devrait rendre prochainement ses premiers résultats. « Les défis restent nombreux » a-t-elle conclu, faisant référence aux chiffres communiqués quelques jours auparavant à la presse via l'observatoire Onita (Observatoire nantais de l’immobilier tertiaire et d’activités).
Le neuf et les grandes transactions en berne...
De fait, même si l’immobilier va mal au niveau national, Nantes voit sa position se dégrader dans le classement des métropoles, reculant à la 7e place des marchés de régions. Le résultat d’un volume en baisse de 26% par rapport à 2023 avec seulement 220 transactions (qui elle-même avait enregistré une baisse du même ordre au regard de 2022).
« C’est le créneau des grandes transactions qui est le plus fortement impacté », souligne le Cina dans un communiqué, avec seulement deux opérations concernant des surfaces de plus de 2500 mètres carrés. « Les grands utilisateurs continuent de se réorganiser, d’optimiser et rationaliser leurs surfaces de bureaux. » Le marché des surfaces de moins de 1000 mètres carrés, lui, fait de la résistance avec une quasi-stabilité du nombre de transactions (119 en 2024 vs 212 en 2023), mais avec une surface moyenne en baisse (-22%, à 386 mètres carrés).
Sans surprise au regard du manque cruel d’offres, c’est le marché du neuf qui pâtit le plus de la conjoncture. Il ne représente plus que 30 % des transactions (contre 46% en 2023), annonce le Cina.
... Mais la confiance des entreprises repart à la hausse
Pour le secteur de l’immobilier tertiaire comme pour nombre de secteurs, l’incertitude politique et économique est plombante. Mais, éclaircie dans un ciel bien trop souvent orienté à la pluie depuis de longs mois, la confiance des décideurs, terreau indispensable de la reprise, semblerait poindre de nouveau. Ainsi, selon une étude CCI publiée ce 31 janvier, « l’indicateur de l’optimisme se stabilise en ce mois de janvier 2025. Il enregistre même une légère hausse pour s’établir à 71 points (+3 depuis décembre 2024).
La confiance des chefs d’entreprise dans la conjoncture remonte, en particulier pour leur propre entreprise (65%, +6 points), mais également pour l’économie française (13%, +2 points) et l’économie mondiale plus généralement (24%, +4 points). »
Les bonnes nouvelles se faisant rares, accueillons-les donc avec espoir !
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